Joël le Scouarnec se retrouve donc sans avocat. Me Maxime Tessier, du barreau de Rennes, qui s’était joint à Me Kurzawa pour le procès de Vannes, avait mis fin à ses jours, cinq semaines après la fin de cette affaire hors norme, dont le volet civil devrait être débattu les 3 et 4 novembre à Vannes. Me Tessier avait 34 ans.

« Un dossier lourd et intense »

Joël le Scouarnec n’ayant pas trouvé d’autre avocat, il revient au barreau de Vannes de lui trouver un défenseur commis d’office dans une liste de volontaires. Contactée, Me Delphine Dejoie-Rousselle, la bâtonnière, explique que la désignation de ce nouvel avocat n’est pas évidente. « C’est un dossier très lourd et intense. Et je suis très limitée dans mes choix. Car pas mal de mes confrères et consœurs sont déjà partie civile dans ce dossier. Il faut également gérer les conflits d’intérêts car deux avocats du même cabinet ne peuvent être partie civile et défenseur. De plus les délais sont très courts, et les demandes indemnitaires très nombreuses. »

La bâtonnière met également en avant l’aspect émotionnel de cette affaire. « On ne peut pas confier cela à quelqu’un de très jeune et ayant peu d’expérience. Il faut réellement être en capacité d’aller jusqu’au bout ».

Durant le long procès Le Scouarnec, qui s’est tenu de fin févier à fin mai, Me Kurzawa avait assisté Me Tessier. Prenant bien moins souvent la parole et laissant le soin au jeune avocat rennais de prendre les devants. Les deux défenseurs avaient convaincu l’accusé de reconnaître l’ensemble des faits. « Au début, on trouvait que Me Kurzawa était beaucoup plus froid et distant que son associé, qui avait fait preuve d’une grande humanité à la barre, commente une partie civile. Un soir, on avait réussi à discuter avec lui. On avait découvert quelqu’un de plus attentif et de plus empathique qu’on ne le pensait. »