Ce texte ayant pour thématique « la justice » se propage sur le web, nous avons voulu vous le dévoiler sans attendre.
Son titre (le vieil homme et l’accident mortel) en dit long.
Annoncé sous la signature «d’anonymat
», le journaliste est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour d’autres éditoriaux qu’il a publiés sur le web.
Le papier a été diffusé à une date mentionnée 2023-08-17 11:29:00.
Le 7 juin 2022, Hicham, 44 ans, a été fauché par une voiture à Sus près de Navarrenx, en Béarn. Il assurait la circulation alternée sur un chantier de pose de fibre. Il n’a pas survécu à ses graves blessure et il est mort une semaine après à l’hôpital. Joseph, 93 ans, était au volant du véhicule. Il habite dans un village près de Sus. Il revenait de faire les courses avec sa femme mais n’a plus de souvenir de l’accident. Il est donc incapable de l’expliquer au tribunal.
« J’ai pleuré comme un gosse »
Joseph n’avait pas sa place dans ce palais de justice. Déjà, avant son procès, dans la salle des pas perdu, il est avec son fils, et sa femme. Elle lui remet le col de sa chemise et lui coiffe la nuque. Comme on le craignait, le vieil homme n’a pas pu s’expliquer. Il a répondu aux questions de la juge, mais systématiquement à coté. Ou alors sans terminer sa phrase. Il a aujourd’hui des lacunes cognitives qui sont les conséquences du choc psychologique de cet accident. En vérité, on ne l’a compris qu’à trois reprises durant l’audience, mais Joseph a quand même dit l’essentiel, en roulant les « r » : « j’ai pleuré comme un gosse. Je regrette beaucoup, beaucoup, beaucoup. J’y pense tous les jours ». Et puis à la toute fin du procès : « si le bon Dieu le demande, je monterais au ciel. Sinon, tant pis ».
La question du grand âge
En vérité, tout le monde dans la salle d’audience a tenté de donner un sens à ce proces. Même l’avocat de la famille d’Hicham, la victime : « pas de vitesse, pas d’alcool. encore moins de drogue. Juste un âge avancé » rappelant qu’un texte est en préparation pour changer la loi. Un sujet complexe quand on sait à quel point ne plus conduire isole surtout en milieu rural. La présidente a préféré écourter l’interrogatoire de Joseph. La procureure a elle demandé trois mois de prison avec sursis. Une peine « symbolique » ce sont ses mots, « parce qu’une autre n’aurait pas de sens ». Elle a été suivie par le tribunal.
L’humanité de la soeur d’Hicham
Joseph est condamné à une peine de trois mois de prison avec sursis. Une sanction symbolique assortie d’une disposition qui elle non plus n’a pas beaucoup de sens : Joseph n’a plus son permis et ne pourra pas le repasser avant cinq ans. Il a vendu sa voiture juste après l’accident et ne conduira plus jamais. Et puis, ce procès a trouvé un sens grâce à une scène après le délibéré : la soeur d’Hicham a parlé avec Joseph, sa femme et son fils. Elle a dit qu’elle n’avait aucune colère, qu’elle était croyante et que la haine n’apaiserait de toute manière pas sa peine. Pour elle, c’était le destin de son frère puisque c’est de la faute à personne. Elle les a même embrassés chaleureusement avant de partir.
Lecture:
Étude historique sur l’organisation de la justice dans l’antiquité et les temps modernes,Le livre .
Malheur Aux Pauvres,Le livre .
Pour lire Platon/Introduction par les mythes,Le livre . Ouvrage de référence.