Nos rédacteurs ont découvert un papier sur le web dont le propos est «la justice».
Le titre suggestif (Chute d’un arbre dans la cour d’une école : « Trop facile que cela ne soit la faute à personne » s’insurge l’avocat) est parlant.
Présenté sous la signature «d’anonymat
», l’auteur est connu et fiable pour d’autres éditoriaux qu’il a publiés sur internet.
Les informations communiquées sont de ce fait considérées crédibles.
La date d’édition est 2023-04-27 09:35:00.
L’article :
En avril 2019, un marronnier centenaire s’est effondré dans la cour de récréation de l’école de Bessens, en Tarn-et-Garonne. La famille d’une des jeunes victimes, dont la jambe a dû être amputée avait déposé plainte contre X. L’instruction se termine et l’avocat toulousain de la famille de l’enfant, Me Martin Vatinel, s’agace de l’absence de responsabilité.
« La faute à personne ! C’est quand même un arbre qui tombe au milieu de la cour de récréation d’une école et la justice semble considérer que cette chute résulte d’une faute de chance. Au milieu d’une école ! Et pour les parents de l’enfant, qui à l’âge de 8 ans, a dû être amputé de sa jambe gauche, il faudrait avaler ces explications ? Non. Ce n’est pas acceptable. »
Me Martin Vatinel tourne le dossier dans tous les sens et il enrage. L’affaire aux conséquences dramatiques s’est jouée un jour de vent d’Autan, à Bessens au sud de Montauban. Lors de la récréation de l’après-midi, un marronnier centenaire de plusieurs tonnes est tombé dans la cour de l’école. Trois écoliers ont été blessés. Une petite fille de maternelle a réussi à se sortir des branchages. Deux garçons de 7 et 8 ans ont été évacués vers l’hôpital des Enfants à Toulouse. Théo, qui venait de fêter ses 8 ans, a dû être amputé sur place. Damien, 7 ans, a passé plusieurs jours à l’hôpital, cage thoracique écrasée.
Le vent d’Autan soufflait à moins de 70 km/h
« Pour Théo, les soins continuent toujours aujourd’hui, la souffrance aussi. Il sait qu’il doit accepter de vivre sa vie avec une prothèse », confie son avocat. L’enquête initiale, menée par la brigade des recherches de la compagnie de gendarmerie de Montauban, s’est conclue par un non-lieu délivré par le parquet. « Les investigations ont été sérieuses et assez complètes, reconnaît Me Vatinel. L’absence de poursuite nous a surpris ce qui a motivé la plainte avec constitution de partie civile chez la juge d’instruction de Montauban. »
À l’exception de l’audition du maire de Bessens comme témoin assisté, la famille de la victime et leur avocat se disent déçus par les investigations menées, depuis, par la magistrate. « Le marronnier souffrait d’un problème de racines ce qui expliquerait, en partie, sa chute. Reste que cet arbre centenaire n’a jamais fait l’objet du moindre entretien par la commune. Il se trouvait pourtant au milieu de la cour de l’école. Ce jour-là, le vent d’Autan a soufflé entre 59 et 69 km/h. On ne parle pas d’une tempête », s’étonne Me Vatinel.
Pas d’entretien de l’arbre
Et même si un expert a estimé dans son rapport « que personne ne pouvait anticiper la chute de l’arbre », il souligne également l’importance de l’effet Venturi, créé par les bâtiments de l’école. « Cela a accentué la force du vent », précise Me Vatinel. Est-ce que cela pose la question de la conception de l’école ? « Cela pose clairement la question d’un arbre aussi important au milieu d’une cour où jouent tous les jours des dizaines d’enfants », estime l’avocat toulousain.
D’ailleurs après l’accident, profitant des vacances, le marronnier a été découpé et un platane, intact, a été abattu. La mairie n’aurait-elle pas dû pratiquer ces travaux avant l’accident ? « Elle est responsable de l’entretien de ses bâtiments. Et pas des arbres ? », sourit, jaune, Me Vatinel.
Théo et ses parents attendent la conclusion, imminente, de l’instruction. Pendant ce temps, l’assurance de la maire refuse toujours toute indemnisation du jeune garçon…
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