Fidèle à sa vocation, ce site va porter à votre connaissance un papier qui a été intercepté sur le web. Le thème est «la justice».
Le titre (Au tribunal judiciaire de Brest, un an ferme pour un homme « frustré ») est évocateur.
L’auteur (présenté sous la signature d’anonymat
) est positivement connu.
Texte source dont il s’agit :
L’homme de 44 ans apparaît dans le box avec une épaisse liasse de fiches qu’il tient précieusement entre ses mains. Avant de dévoiler « ce travail de plus d’un mois à la maison d’arrêt », il exprime ses frustrations pour justifier les délits qui lui sont reprochés, à savoir le non-respect de l’interdiction de contact avec son épouse, des dégradations de biens commis en récidive, et des appels téléphoniques malveillants, pour lesquels il est présenté en comparution immédiate ce vendredi 21 juillet 2023, devant la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Brest. Depuis ces faits perpétrés dans la région brestoise du 1er au 16 avril derniers, il est en détention provisoire.
« C’était un moment de détresse ! »
Parmi ses frustrations donc, celle de plus voir ses deux jeunes enfants, de 7 et 9 ans, depuis huit mois, une procédure de divorce étant en cours. Le président Bertrand Mlekuz lui rappelle pourtant qu’une ordonnance du juge aux affaires familiales en date du 14 mars 2023, qui le prive d’une autorité parentale conjointe, lui permet néanmoins un droit de visite dans un lieu neutre. Reste que de précédentes violences conjugales lui ont déjà valu un séjour carcéral de deux mois, sa sortie datant du 25 mars dernier.
Le 16 avril, il se présente au domicile conjugal pour commettre diverses dégradations, avant d’annoncer son suicide qu’il met en scène à proximité de sa famille affolée. Sa frustration de ne plus avoir de relation avec son épouse, qui se constitue partie civile pour la troisième fois depuis novembre 2022, le mène par ailleurs à multiplier les appels téléphoniques malveillants. Jouant d’abord la carte de la perte de mémoire, il tente ensuite l’apitoiement : « C’était un moment de détresse ! ».
Il lit le Code de procédure pénale
Autre frustration qu’il ressent à l’audience, celle de ne pouvoir lire l’entièreté de son mémoire. Toutefois, si le juge, faisant montre de patience, le laisse clamer ses premières écritures pendant dix interminables minutes, il n’a d’autre choix que de l’interrompre. C’est que le prévenu a recopié des pages du Code de procédure pénale, une édition de l’année 2008, empruntée à la bibliothèque de la prison. Le mis en cause s’insurge dès lors : « Je ne peux donc pas exercer mon droit d’expression ! ». Une position qui fait bondir le procureur Arthur Rigal : « Vous êtes capable de recopier des textes de loi et ne pas penser que se suicider à proximité du domicile familial peut créer un traumatisme pour vous enfants ? ». L’homme ne bronche plus alors. Pour celui dont l’état psychiatrique est « dangereux » selon l’expert, est-ce une prise de conscience ? Quoi qu’il en soit, il est condamné à un emprisonnement ferme de douze mois, outre la révocation de trois mois d’un sursis courant, accompagné d’une interdiction de tout contact avec son épouse pendant trois ans.
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