Notre équipe a remarqué un post sur internet dont la thématique est «la justice».
Son titre (l’entreprise Mengin d’Amilly devant la justice) est évocateur.
Identifié sous la signature «d’anonymat
», le rédacteur est connu et fiable.
Vous pouvez par conséquent donner du crédit à cette publication.
Le post a été divulgué à une date indiquée 2023-03-15 22:46:00.
L’article original :
L’entreprise Mengin d’Amilly a comparu mercredi 15 mars devant le tribunal judiciaire de Montargis, poursuivie en tant que personne morale pour homicide involontaire. Le 1er février 2016, un salarié de cette entreprise, spécialisée dans la chaudronnerie et la soudure de métaux, avait trouvé la mort dans un accident du travail. Agé de 47 ans, il avait été percuté par un chariot élévateur. Le procès a mis en lumière de graves défaillances en matière de sécurité au sein de cette entreprise.
« C’est du bricolage« , voilà comment un inspecteur du travail définit, à la barre du tribunal, les mesures de sécurité alors en vigueur au sein de l’entreprise Mengin d’Amilly. Ce rapport, émis après l’accident, est plutôt accablant. Dans ses conclusions, il est écrit qu’il n’y a pas de protocole de chargement/déchargement, qu’une évaluation du risque est insuffisante et que le chariot élévateur en question est défectueux, pas moins de 12 non-conformités ont été relevées sur l’engin. Dans son réquisitoire, le procureur de la République Jean-Cédric Gaux ne manque pas de souligner « ces manquements, ces carences, ces négligences » au sein de la société.
Imprudence ou carence ?
Alors que l’un de ses collègues manipule des tubes d’acier de 6 mètres de long pour un poids d’une tonne, Dominique H est coincé contre le mur par le charriot qui fait marche arrière. La charge est tenue par une élingue sur une seule fourche de l’engin. La victime va décéder d’un traumatisme abdominal. Chacun s’accorde à dire que ces tubes d’acier, livrés par un transporteur le vendredi, n’avaient rien à faire à cet endroit et que pour les déplacer le lundi vers la chaudronnerie, il était nécessaire de le faire via un pont roulant. Imprudence ou carence ? Pour Me Christophe Auffredou, avocat de l’entreprise, si les règles de sécurité n’étaient pas aussi formalisées que l’idéalise l’inspection du travail, elles étaient cependant « connues, imprégnées, appliquées » par les salariés.
Du bricolage
Interrogé par le tribunal, Bernard Bodin, le PDG de Mengin, qui n’est pas poursuivi à titre personnel mais qui est le représentant légal de l’entreprise dit « ne pas comprendre« . Le patron de 76 ans, qui a racheté la boite d’Amilly en 1997, se justifie « on a des professionnels, des P3, qui savent ce qu’ils font, je ne peux pas être partout, pourquoi le salarié était derrière ce charriot ? ils n’ont pas respecté les règles« . Ces explications soulèvent la colère froide de l’avocat de la famille de Dominique H. « C’est la faute à pas de chance et puis peut-être celle aussi de la victime et puis l’employeur a tout fait, on est une petite entreprise » ironise Me Alexandre Lavillat. « Non, la première, première obligation pour un chef d’entreprise, c’est de préserver la santé et la sécurité de ses salariés, le bricolage c’est une faute » conclut l’avocat.
Le procureur de la République a requis 75.000 euros d’amende à l’encontre de l’entreprise Mengin. L’avocat de la famille des victimes a réclamé 35.000 euros de dommages et intérêts pour la mère de la victime et 10.000 euros pour chacun de ses six frères et sœurs. Le jugement sera rendu le 3 mai prochain.
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La Justice/Veille VII,A voir et à lire. . Disponible sur internet.
Même les monstres,Ouvrage . A emprunter en bibliothèque.