Fidèle à sa vocation, ce site va vous présenter un éditorial qui se propage sur internet. Le propos est «la justice».
Son titre (Un aidant maltraitant jugé au tribunal de Brest – Brest) est parlant.
Annoncé sous le nom «d’anonymat
», le journaliste est connu et fiable.
Vous pouvez de ce fait faire confiance à cette publication.
La date de publication est 2022-12-03 07:21:00.
Un homme de 29 ans était convoqué vendredi 2 décembre 2022, devant le tribunal judiciaire de Brest, pour répondre de faits de violences commis entre le 14 et le 21 juin 2022 à Brest, à l’encontre de sa compagne, une personne particulièrement vulnérable. La gravité des actes reprochés a justifié sa mise sous contrôle judiciaire depuis lors. Contestant sa responsabilité pénale en l’espèce, il invoquait la légitime défense.
Se levant à midi, il la laisse sans aide jusqu’à l’oublier dans la baignoire !
Aux confins de la gêne
De la lecture du dossier par la présidente de l’audience, en ressort une affaire délicate qui mène parfois aux confins de la gêne. Ils se rencontrent sur un site de fans de Sophie Marceau il y a 14 ans. Lui, encore adolescent, abandonne ses études pour se consacrer pleinement à celle dont « il est amoureux fou ». « Il s’est toujours sacrifié pour elle », insiste son avocate. Elle, bien plus âgée, souffre d’un lourd handicap physique puisque privée de bras et d’une jambe. Seul un pied lui permet d’exprimer le geste, notamment au travers la peinture, souligne son conseil. Mais dès la naissance d’un enfant en 2016, « l’amour se délite » aux dires du jeune homme. La prise en charge de sa concubine devient trop prenante pour ce dernier, qui prend 70 kg en dix ans. Toujours selon son avocate, « il la lave, la fait belle, fait les repas et le ménage » avant d’ajouter : « Tout doit être fait dans la seconde car tout lui est dû ! ». « Notre vie tourne autour d’elle », se plaint le mis en cause.
C’est pourtant une tout autre ambiance qui suinte des procès-verbaux lus par la juge. « Une enquête de voisinage montre des violences récurrentes avec des cris d’homme et une casse abominable de vaisselle ! » oppose-t-elle. En outre, des témoins contactés par la plaignante avec des SMS « codés » relatent des brimades quotidiennes : « Se levant à midi, il la laisse sans aide jusqu’à l’oublier dans la baignoire ! ». Il creuse enfin l’isolement de sa compagne en la privant de l’intervention journalière des infirmières.
« La morsure, c’est vraiment humiliant ! »
Si des faits de viols évoqués au cours des débats ne sont pas retenus dans la prévention, les violences de juin dernier focalisent les débats. Des morsures à la cuisse valant quatre jours d’incapacité totale de travail sont imputées au prévenu. Il ne nie pas en être l’auteur. Il précise cependant avoir agi « en réponse » à un coup de pied reçu à la tempe. La magistrate s’étonne : « Comment est-ce possible ? ». Il en va de même pour Isabelle Johanny, la représentante du parquet. « Le fait de mordre par un simple réflexe, c’est un peu absurde ». La discussion est d’autant plus vive que le certificat médical constate « des ecchymoses plus anciennes ».
Un emprisonnement de huit mois, dont quatre avec un sursis probatoire de deux ans, est requis. Me Manon Groux, l’avocate de la défense, oppose une plaidoirie fondée sur la légitime défense à la thèse de culpabilité de son client. Après avoir longuement délibéré, la juridiction répressive prononce une peine de dix mois de prison avec le sursis probatoire sollicité. La présidente, Nathalie Le Borgne, prend soin d’indiquer : « La morsure, c’est vraiment humiliant pour une personne particulièrement vulnérable ! ».
Bibliographie :
États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Présentation/Éditos/Éditorial de M. Frédéric MITTERRAND, ministre de la Culture et de la Communication,Ouvrage .
La justice et son public,(la couverture) .
Petit traité d’argumentation judiciaire : 2009-2010,Le livre .