20 octobre 2025

Mistervlad/Shutterstock.comLa Cour d’appel du Royaume-Uni a rejeté un appel interjeté par le gouvernement britannique contre la décision de la Haute Cour accordant à Palestine Action l’autorisation de contester son interdiction par un contrôle judiciaire – R (Ammori) contre Secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur [2025] EWCA Civ 1311.
Palestine Action a été interdite en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000 en juillet 2025. Sa cofondatrice, Mme Ammori, conteste cette décision par un contrôle judiciaire contre la légalité de son interdiction. Le gouvernement fait valoir que Palestine Action devrait contester son interdiction en s’adressant à la Commission d’appel des organisations proscrites (POAC). En juillet 2025, la Haute Cour a rejeté une demande de mesures provisoires déposée par Palestine Action en attendant l’audience principale et lui a accordé l’autorisation de procéder à un contrôle judiciaire pour deux motifs : le ministre de l’Intérieur n’a pas consulté Palestine Action avant de l’interdire, et cette interdiction constitue une ingérence disproportionnée dans le droit à la liberté d’expression et de réunion garanti par la CEDH.
Le gouvernement britannique a fait appel de ce jugement. La Cour d’appel a rejeté l’appel du gouvernement en déclarant :
- Les articles 4 et 5 de la loi sur le terrorisme sont conçus pour permettre à une personne de contester le maintien de l’interdiction d’une organisation et de mettre fin à cette interdiction. Elles ne constituent pas un moyen de contester la légalité de la décision initiale d’interdire l’organisation.
- La procédure établie par le Parlement est celle de la radiation en s’adressant à la POAC. Le Parlement n’a pas établi de procédure légale pour contester la légalité d’une décision d’interdiction.
- Une demande de radiation ne constitue pas un recours alternatif au contrôle judiciaire d’une décision de proscription.
- L’urgence de l’affaire signifie qu’un contrôle judiciaire est approprié pour déterminer rapidement si la décision d’interdire le groupe était légale.
La Cour a également autorisé que deux motifs supplémentaires de contrôle judiciaire soient entendus lors de l’audience principale de novembre. Cela signifie que les 4 raisons qui seront entendues sont :
- Que le ministre de l’Intérieur n’a pas consulté Palestine Action avant de l’interdire.
- Cette interdiction constitue une ingérence disproportionnée dans le droit à la liberté d’expression et de réunion.
- Que le ministre de l’Intérieur n’a pas tenu compte des considérations impératives pertinentes fondées sur les principes du droit public anglais.
- Que le ministre de l’Intérieur n’a pas suivi sa politique publiée en interdisant l’action palestinienne.
Consultez notre page des jugements au Royaume-Uni pour connaître les décisions de la Haute Cour dans cette affaire.

