Cet éditorial, dont la thématique est « la justice », a été trouvé sur internet, notre équipe est heureuse de vous en reproduire le contenu le plus marquant plus bas.
Le titre séduisant (« L’objectif, c’est de sortir ces mineurs de la délinquance »: la Justice recrute des éducateurs pour aider des jeunes à se réinsérer) récapitule tout l’article.
Vous pouvez de ce fait faire confiance à cette publication.
Plus qu’une poignée de jours. Jusqu’au lundi 22 mai, le ministère de la Justice recrute 150 éducateurs de la protection judiciaire et de la jeunesse (PJJ), sur concours interne ou externe. Spécialiste de la justice des mineurs, la PJJ « propose son expertise éducative au juge et met en œuvre ses décisions », résume Julie Moni. Conseillère technique à la direction territoriale de la PJJ dans les Alpes-Maritimes, elle a été éducatrice de 1999 à 2022. Elle explique ce métier « qu’on ne fait pas par défaut ».
Quel est le rôle d’un éducateur de la PJJ?
À partir du moment où un mineur est pris en charge par la PJJ, un éducateur référent est nommé. Il va le suivre durant tout le temps judiciaire. L’éducateur est un acteur de terrain, qui exerce au sein d’une équipe pluridisciplinaire. L’objectif: éduquer, protéger, insérer le mineur en conflit avec la loi, afin de lutter contre la récidive et favoriser la désistance – c’est-à-dire le sortir de la délinquance.
Dans quels cadres intervenez-vous?
Soit les mineurs nous sont confiés et placés dans un hébergement collectif (foyers, centres éducatifs renforcés, centres éducatifs fermés, familles d’accueil…). Soit ils sont suivis en milieu ouvert, chez eux. Soit dans les établissements pénitentiaires pour mineurs: dans les Alpes-Maritimes, le quartier mineurs est à la maison d’arrêt de Grasse.
En tant qu’éducatrice, comment interveniez-vous?
J’assurais la prise en charge des mineurs à travers l’élaboration d’un projet individuel. J’évaluais leur situation individuelle, familiale, sociale, psychologique… Ceci, afin de mettre en œuvre la décision judiciaire, tout en apportant une aide décisionnelle au magistrat.
C’est donc un métier d’écoute et de sur-mesure?
Les principales compétences sont la pédagogie et la capacité d’écoute. Le goût du contact avec les jeunes, du travail en équipe. La patience et ténacité. Il faut avoir de l’empathie sans se laisser déborder par ses émotions, mettre du cadre tout en créant du lien. Et savoir s’adapter continuellement.
À quels obstacles êtes-vous confrontés?
C’est un métier très prenant psychologiquement parlant. On est confronté à des situations difficiles… Il faut donc faire preuve d’une certaine solidité. Être très réactif, aussi. Ce qui est compliqué, c’est d’accepter l’échec dans certaines prises en charge. Être éducateur demande beaucoup d’humilité: on ne peut donner que ce que l’on a!
A contrario, quels sont vos motifs de satisfaction?
Il n’y a aucune monotonie. On a une grande marge de manœuvre. La réussite avec un mineur, c’est d’avoir construit avec lui, pas à pas, des bases qui vont lui permettre d’évoluer. Ces gamins ne sont pas nés délinquants! Ils ont tous un parcours chaotique, semé d’embûches, dans des familles en difficulté. La satisfaction, c’est de constater qu’on les a accompagnés dans leur réinsertion.
Un exemple précis?
J’ai connu un mineur en grande difficulté psychologique. Il y a quelques temps, j’ai appris qu’il avait un travail et était réinséré. Il m’a dit: « T’étais pas facile, tu lâchais rien! Mais merci; ça m’a servi. »
Quel message pouvez-vous adresser aux aspirants éducateurs?
Foncez! C’est un super métier, qui demande beaucoup d’implication et d’envie. On est l’un des garants du bien vivre tous ensemble. Il y a certes beaucoup de difficultés. Mais quand ça marche, c’est magique et ça fait chaud au cœur!